La sensation de vol qui se dégage en moi m’aide à mieux ajuster ma main. Que se passe t-il ? Ma main se laisse guider par le geste créateur, elle danse. C’est assez difficilement explicable, je dirai que c’est une sorte d’équivalence linéaire, graphique, de la sensation du vol. Une approche spécifique du corps et du geste qui est à la base de ce qui structure ma pensée artistique. Le positionnement de ma main s’articule dans un mouvement transdisciplinaire où se croisent les outils choisis. Je mets en scène le mouvement à l’aide d’une cuillière, d’un crayon, de mes doigts. J’étale la matière. Et si j’analyse ma peinture, la réflexion sur mon travail s’agrandit de jour en jour. C’est par l’intermédiaire de mon corps que j’existe et j’entre en relation avec l’espace, les autres, le monde. C’est par la question de l’espace vibrant, mes mouvements, mes gestes, mes émotions que je crée une œuvre.